Dans Ouest France du 12 mars 2009

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l'article en pages Finistère d'Ouest France

Véronique Muzeau, présidente de l'association des usagers du train express régional (TER29), souhaite rouvrir des stations et multiplier les navettes.

Interview

Quel est l'objectif de votre association ?

« Nous avons créé TER 29 pour faire pression et améliorer la desserte ferroviaire entre Brest et Quimper. L'association compte une cinquantaine d'adhérents. Des jeunes couples mais aussi des retraités et des étudiants. Tous sont des rurbains. C'est-à-dire qu'ils habitent dans des communes situées à la périphérie de Brest, Quimper ou Châteaulin. Aujourd'hui, les jeunes couples n'ont plus les moyens d'habiter en centre-ville. Les lotissements des communes rurales explosent. Et ces nouveaux habitants, qui travaillent à Brest ou Quimper, aimeraient prendre le train pour aller travailler. »

Qu'est-ce qui ne roule pas aujourd'hui ?

« Les horaires des TER ne sont pas adaptés. Un habitant de Pont-de-Buis qui veut venir à Quimper n'a qu'une seule possibilité : partir à 6 h 37 pour une arrivée en gare de Quimper à 7 h 05. Puis plus rien jusqu'à 10 h. C'est dommage. Et puis, il faudrait rouvrir des stations. À Hanvec ou Quéméneven, tout comme au Relecq-Kerhuon, des gens aimeraient avoir une autre alternative que prendre systématiquement leur voiture pour rejoindre Brest ou Quimper. Nous avons lancé un questionnaire pour tenter d'évaluer les besoins. On a reçu une trentaine de réponses. Tous les retours mettent en avant le manque de TER, le matin et en fin de journée. »

Et desserte en car mise en place par le conseil général ?

« Là aussi il y a un effort à faire. Le train et le car pourraient être complémentaires. Les communes rurales sont pénalisées en terme de tarifs. Pour aller de Pont-de-Buis à Quimper, ce n'est pas 2 € mais 4 €. Je suis candidate pour faire partie d'un club usagers, mis en place par le conseil général, afin d'améliorer les transports. On doit se réunir prochainement. Tout ce que je souhaite, c'est un débat sur la desserte des communes rurales. »

Pourquoi agir maintenant ?

« Parce ce que tout le monde parle de développement durable, d'aménagement du territoire et d'économie d'énergie. On a une voie ferrée, pourquoi ne pas l'exploiter au maximum ? La voie express est saturée. Il faut trouver une alternative à l'automobile. Je pense que c'est une grave erreur d'avoir fermé les petites gares. Entre Brest et Quimper, il n'y a pas de désert. Je cite souvent un exemple parlant : entre La Rochelle et Rochefort, les pouvoirs publics ont mis l'accent sur le rail en 2007. Les navettes du TER ont doublé. Et la fréquentation a fait un bond de 46 %. Pourquoi ne pas tenter cette expérience dans le Finistère ? »

Recueilli parLucile VANWEYDEVELDT.

Ouest-France