Le train transformé en patrimoine

Publié le 14 Septembre 2015

Le train transformé en patrimoine
On célèbre le train comme patrimoine par des événements, des expositions dans les gares ou les musées de Bretagne. On reconnaît donc ce moyen de transport comme un élément glorieux de notre passé. Mais quid de son avenir qui devrait pourtant être radieux à quelques semaines de la grande négociation mondiale sur le changement climatique ?

 

Les journées européennes du patrimoine des 19 et 20 septembre 2015 ont un thème bien étrange : le patrimoine du XXIe siècle. Un siècle à peine commencé et on veut déjà patrimonialiser le futur ? Ça, en France, « patrimonialiser » on sait faire.

 

Le train, patrimoine adoré

 

Prenez le cas du train. Indéniable patrimoine du XXeme siècle. On lui consacre des musées un peu partout en France ; soit.

Dans notre région, on s'apprête à consacrer à l'histoire du train en Bretagne toute une série d'événements à l'occasion du passage à grande vitesse de la ligne Le Mans-Rennes en 2017. De l’automne 2016 à la fin de l’année 2017, il y aura donc aux Champs Libres à Rennes, une exposition du musée de Bretagne, assortie de conférences, cafés citoyens, ateliers, espaces participatifs et artistiques (concerts, performances, lectures musicales, écritures…).

L'an dernier, à l'occasion des journées du patrimoine, la ville de Châteaulin, l'une des gares étapes de notre ligne de TER Brest-Quimper, fêtait en grande pompe les 100 ans de l'arrivée du train.

Bref, on rend hommage à cette belle invention du ferroviaire mais...comme patrimoine ! Il faut aussi compter avec tous les amateurs d'histoire du train ou de modélisme ferroviaire qui alimentent aussi cette flamme. Ils sont légion sur Facebook notamment. Nombreux sont d'ailleurs des amis de l'association TER Brest-Quimper. Si seulement on comptait autant d'associations ou de collectifs citoyens de défense du train actuel !

 

Le train, transport menacé

 

Quand il s'agit de l'avenir du train, on est déjà plus circonspect. On favorise les lignes par autocar, quitte à concurrencer les lignes ferroviaires qui souffrent comme les inter cités ou les TER. Les TER justement : notre ligne est vieille puisqu'elle est plus que centenaire, et donc elle a bien besoin qu'on lui donne un coup de jeune... Or là, ça traîne : on atermoie, on hésite, on reporte, on repousse, on n'a pas les budgets, on rechigne, on recalcule et on renégocie. Si si, les travaux de rénovation du tronçon à voie unique Quimper-Landerneau auront bien lieu, ils commenceront fin 2016. Sauf qu'ils étaient prévus initialement pour 2014 et qu'ils ne prévoient plus qu'un point de croisement des voies au lieu de 2.

 

Le train oublié de la lutte contre le réchauffement climatique

 

En attendant, c'est la Semaine européenne de la mobilité qui s'ouvre aussi. Du 16 au 22 septembre 2015, dans toute l'Europe, on va inciter les citoyens à délaisser (un peu) leur voiture pour emprunter (un peu plus) les transports en commun ou les transports doux. Mais concrètement, que fait-on pour leur faciliter vraiment le train au quotidien ? 

Le train transformé en patrimoine

La journée du transport public, le 19 septembre 2015, est marquée par un seul événement en Finistère : le réseau des bus de Quimper propose un ticket à tarif réduit. Rien du côté du train...

Et sinon, à l'approche de la COP21 sur le climat, ça claironne dur. Et qu'on se mobilise pour limiter le réchauffement climatique, et qu'on te parle énergies renouvelables, isolation des bâtiments, risque de submersion marine, moindre consommation électrique... mais pas trop des transports. Ils sont pourtant une clef incontournable dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. La Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT) déplore régulièrement l'absence d'une véritable politique des transports cohérente avec l'objectif climatique. Et la FNAUT a lancé récemment une pétition spécifique : pour sauver le train et sans doute éviter qu'il devienne juste un beau patrimoine du passé.  

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B
Bon "papier" qui a le mérite de la réalité. Attention, nostalgie quand tu nous tiens. Ce n'est plus une sauvegarde du patrimoine ferroviaire qu'il faut à tout prix sauvegarder (sic) mais le ferroviaire encore en état...et là, la donne est différente. A force de tronçonner le réseau 'décision déjà bien murie) ce moyen de transport risque finalement d'appartenir...au patrimoine comme les canaux...<br /> Un seul point de croisement, Châteaulin, alors qu'il existe des techniques de cantonnement qui permettent des croisement en ligne. Encore des choix imposés par Réseau et des couleuvres avalées par des ..."non décideurs politiques".. Oups, peut être qu'un basculement politique de la Région pourra paradoxalement changer la donne.
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